Section quatrième. Art de raisonner.
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Section troisième. Grammaire française.
Chap. II. Des modificatifs. |
Section quatrième. Art de raisonner.
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Raisonner ; ce que c’est.
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1161. Raisonner c’est saisir les rapports par lesquels deux ou plusieurs jugemens sont liés les uns aux autres. Lorsqu’à la vue d’une ardoise que le vent a détachée d’un toit, sous lequel je passe, je prends précipitamment la fuite, je prononce intérieurement cette suite de jugemens : je dois éviter ce qui peut me blesser ; cette ardoise peut me blesser ; je dois l’éviter ; je dois donc fuir pour me mettre à l’abri du danger. On pourrait facilement donner à cette suite de jugemens une forme syllogistique : mais ce n’est pas de la forme que nous voulons nous occuper, puisque ce n’est pas elle qui constitue le raisonnement ; mais bien de la liaison des rapports qu’il y a entre ces différens jugemens. Dans ce cas-ci et dans tous les cas semblables, cette liaison |262 est si facile à apercevoir, qu’il est inutile de la développer en détail. Mais la décomposition devient indispensable, lorsque les raisonnemens sont fort composés, et que l’identité entre les jugemens ne s’aperçoit pas au premier coup d’œil. Alors on en considère successivement les différentes parties ; on les développe l’une après l’autre ; on cherche à découvrir peu à peu les rapports qu’on n’aurait pas pu saisir d’abord : et ce |
Division de ce traité. |
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1162. Le raisonnement est donc une suite de deux ou de plusieurs jugemens (65, 66) ; le jugement roule sur la comparaison des idées (63, 64) : ainsi, pour éviter l’erreur dans le raisonnement, il faut apprendre à l’éviter dans tout ce qui a rapport aux idées, au jugement, et enfin au raisonnement lui-même. Et après avoir ainsi considéré le raisonnement et dans ses élémens et dans son ensemble, il faut rechercher quelle est la meilleure méthode, soit pour découvrir la vérité, soit pour la communiquer aux autres. |