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Programme

 

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PROGRAMME.

 

Cet Essai comprendra trois parties distinctes dans l’Enseignement, et néanmoins étroitement unies par la nature des choses ; savoir, l’Idéologie, la Grammaire, et les Principes élémentaires du Raisonnement.

L’Idéologie, ou la Métaphysique expérimentale des idées, contenue dans ce premier cahier, comprend trois sections : la premiere a pour objet l’analyse abrégée des sensations considérées dans leurs causes, dans leurs moyens et dans leur sujet ; la seconde, expose quelques notions essentielles sur les principales facultés de l’esprit ; la troisieme, explique la génération des idées, et en détermine les especes.

La Grammaire, qui est l’art de peindre |iv les idées, se divisera en deux sections principales ; lune contiendra les principes généraux du langage, ou la Grammaire générale, proprement dite ; et lautre lapplication des principes généraux à l’étude de la Langue française.

Les Principes élémentaires du Raisonnement, ou de la Logique, offriront l’application de la théorie des idées et du langage à l’art de conduire l’esprit. Ainsi, 1o. on examinera, sous les rapports logiques, la proposition auparavant analysée sous les rapports grammaticaux ; 2o. on recherchera en quoi consistent la justesse et la fausseté de nos déductions ; 3o. on tâchera de déterminer les propriétés générales de la méthode, et d’assigner les différences qui caractérisent l’analyse et la synthese, especes uniques, et communes à toutes les sciences, et à tous les arts.

|v Ainsi, les idées considérées comme signes de nos perceptions, qui sont les images des choses, et comme objet immédiat du langage ; le langage considéré comme expression analytique et comme instrument de la pensée ; les regles du raisonnement fondées sur la théorie des idées et du langage ; les principes de la méthode, déduits par l’observation de l’ordre même et de la génération des idées, ou plutôt de la maniere dont nous concevons.

Tel est le point de vue le plus précis sous lequel en puisse envisager une science naturelle, qu’il s’agit moins d’apprendre que de reconnaître, en quelque sorte, afin de faire mieux et avec un peu d’art ce que nous faisons tous, quoique imparfaitement, en nous abandonnant aux simples lumieres de notre instinct.

Il est facile d’appercevoir, pour qui- |vjconque a les moindres notions sur l’enchaînement et la marche naturelle des sciences, que cette faible esquisse d’un travail, bien imparfait sans doute, offre du moins, par la liaison et la subordination de ses parties, toutes les bases fondamentales d’un systême complet de dialectique réguliere.

Maintenant on peut donner à cette partie des sciences tel nom que l’on voudra. Obligés de faire un cours nouveau, d’après une simple dénomination, nous avons cru satisfaire à la loi et aux besoins des Eleves, en formant, d’une infinité de matériaux épars, un petit corps d’études capable de completter le systême d’instruction que nous avions à suivre. Mais il n’en est pas moins vrai que, de quelque maniere que l’instruction se trouve organisée, les élémens de la science grammaticologique, démembrés ou réunis, |vij seront, toujours, de fait comme de droit, l’agent, le régulateur universel de toutes les bonnes études, le feu sacré qui doit naturellement, et à notre insu même, en féconder toutes les parties.

« ........................clament periisse pudorem,
Vel quia nil rectum, nisi quod placuit sibi ducunt ;
Vel quia turpe putant parere minoribus, et quæ
Imberbi didicere, senes perdenda fateri. Hor.

Cet essai, purement classique par sa forme, n’est point destiné au public : c’est uniquement un petit sacrifice de quelques exemplaires, peut-être, que la briéveté de l’année scolastique actuelle, et une surcharge de travail, nous forcent d’ajouter encore à tant d’autres ; nous n’en sommes pas moins entièrement disposés à profiter des observations que daigneraient nous faire les personnes instruites, à qui le hasard ferait tomber nos cahiers dans les mains. Nous nous trou- |viijverions trop heureux, sans doute, qu’un pareil ouvrage, où il est facile de laisser échapper tant de fautes, pût paraître à quelque-uns digne, à certain point, d’être corrigé. Mais, nous nous croyons suffisamment autorisés à le dire, nous ne réclamons ici, que le jugement des esprits froids et impartiaux : car, pour le reste, au milieu de ce conflit des idées, des intérêts et des opinions ;

« Es pas aisat dé plaïre à tou lou mounde ;
Cé q’un trouva poulit, un aoutre ou trouva sot :
Lou volour ès fachat s’enten qué lou qui grounde ;
Lou maïstre ès pas counten qué lou qui dis pas mot. »

Poésie Langued.