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Projet CGEC

Corpus de la Grammaire générale dans les Écoles centrales (1795-1802) (CGEC)

  1. Préliminaires historiques
  2. Deuxième phase du projet
  3. Résultats du projet

1. Préliminaires historiques

Comment appréhendons-nous le monde qui nous entoure? Que faisons-nous lorsque nous pensons et parlons? Quelle relation existe-t-il entre la pensée et la parole? De quelle façon élaborons-nous nos jugements? De tout temps, la philosophie s'est penchée sur ces questions. De nos jours, celles-ci sont abordées entre autres par les sciences cognitives, sciences que l'on peut qualifier d'interdisciplinaires. Un groupe de scientifiques issus des domaines les plus divers (tels que la philosophie, la littérature, la médecine, la physique, la chimie, la biologie, l'anthropologie, l'ethnologie, etc.) est à considérer comme l'un des prédécesseurs des sciences cognitives: il s'agit des idéologues, auxquels l'histoire de la langue et des sciences n'a toujours pas accordé l'attention qui leur est due. Dès la fin du XVIIIe siècle, les idéologues étaient convaincus du fait que seule une étroite collaboration entre les sciences humaines et les sciences naturelles peut mener à des réponses satisfaisantes. C'est cette conviction qu'ils tentèrent de mettre en pratique en participant essentiellement à des projets pédagogiques. En 1795, ils créèrent en France un nouveau type d'écoles secondaires, représentées dans le pays à raison d'une par département (à l'époque au nombre d'environ cent) –, sauf à Paris où l'on en recensait trois: les Ecoles Centrales, qui reprenaient les idées des encyclopédistes, étaient nées. Au sein de ce projet, la Grammaire générale, science servant de base à toutes les autres, revêtit une importance considérable. C'est dans cette matière, qui n'avait alors encore jamais existé en tant que matière scolaire, que les principes sous-jacents à la pensée ainsi qu'à plusieurs langues (et pas, comme jusqu'alors, à une langue particulière) devaient être étudiés. Il s'agissait, par l'analyse précise de jugements et de déclarations, de faire comprendre aux élèves – âgés de 16 ans et plus – ce qu'ils font lorsqu'ils utilisent la langue et, en leur enseignant que la langue est le seul moyen d'accès à la pensée, de leur faire prendre conscience des opérations de leur esprit. Cette nouvelle matière était proposée par des professeurs qui avaient jusqu'alors enseigné surtout la philosophie, les belles-lettres, les langues anciennes ou les sciences naturelles. Le matériel de cours encore inexistant dut être mis au point par les professeurs eux-mêmes, ce qui fut fait dans le cadre d'une étroite collaboration avec un Conseil d'instruction publique à Paris, dans lequel des idéologues renommés étaient représentés. C'est ainsi qu'une correspondance intense vit le jour entre Paris et la province (c'est-à-dire entre les idéologues de la capitale et les idéologues provinciaux), correspondance qui fut au centre de l'intérêt du projet de recherche financé par la Deutsche Forschungsgemeinschaft et intitulé La formation du discours: la Grammaire générale dans les Ecoles Centrales (1795-1802), que Brigitte Schlieben-Lange (1943-2000) dirigea à l'université de Tübingen jusqu'à son décès avec la collaboration essentiellement de Jochen Hafner, Ilona Pabst, Uwe Reutter, Christine Blauth, Elsa Louis et Holger Michelfeit.

2. Deuxième phase du projet

En 2005, le projet, toujours financé par la Deutsche Forschungsgemeinschaft, a été repris par Jürgen Trabant (Freie Universität Berlin) avec la collaboration d'Ilona Pabst, Reinhild Steinberg et Elsa Louis sous le titre de Corpus de la Grammaire générale dans les Écoles centrales (1795-1802), que nous abrégerons dès maintenant par CGEC.

3. Résultats du projet

Les résultats seront présentés intégralement sur notre site d'ici l'été 2010.

Ils comporteront le premier corpus représentatif de textes (pour la plupart des textes sources inconnus) témoignant de l'enseignement et de la formation de la Grammaire générale dans les Écoles centrales. Ils seront présentés sous forme électronique dans un Corpus de la Grammaire générale dans les Écoles centrales (1795-1802)(CGEC). Dans ce contexte, il sera pour la première fois fourni une documentation biographique et bibliographique sur les professeurs de Grammaire générale. Les textes de ces professeurs sont de types très variés, allant de la simple lettre à la grammaire détaillée et élaborée. Les textes courts seront présentés dans le Corpus, les textes plus longs réunis dans notre Petite Bibliothèque de la Grammaire générale (PBG).

Sur cette base, il est possible de comprendre pour la première fois la façon dont la Grammaire générale fut conçue et discutée à la fin du XVIIIe siècle. D'autre part, le matériel offre de multiples points de départ pour de nouvelles discussions linguistiques théoriques.