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Deuxième Traité. Logique

Table des matières

 

1.re Partie. 1.er Traité

1.re Section. Chap. 1-6

1.re Section. Chap. 7-11

2.me Section. Chap. 1-4

2.me Section. Chap. 5-8

Introduction

 

2.me Traité. Logique

1.re Partie

2.me Partie

3.e Partie

4.e Partie

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 













Logique.

 

Cours de Grammaire Générale.

2.me Traité.

Logique.

introduction.

 

1.o Le Bonheur est le But vers lequel L’homme Tend Sans Cesse, et Ses facultés intellectuelles Sont les moyens qu’il a pour L’atteindre ; le Plan le plus naturel de ses Etudes philosophiques est donc de chercher d’abord à Connoitre Ses moyens, et d’apprendre ensuite à les bien employer : nous avons essayé, dans le Traité precedent, de remplir le premier objet ; et dans celui-ci, nous allons nous occuper du Second, en exposant les principes de l’art qui apprend à bien regler l’usage des facultés de L’ame, dans la recherche de la Verité, unique route qui puisse Conduire Lhomme à Son but ; Cet art Si important par ses usages, et Si noble dans Sa fin, est la Logique ou L’art de penser.

Etymologie de son nom.



Appellée aussi Dialectique

 

2. le mot Logique est derivé d’un Terme |[277] Grec qui Signifie dis­cours. La pensée n’est autre chose en effet qu’une espece de discours interieur, dans lequel l’Esprit Converse avec Lui-même. Restreignant L’idée exprimée par le mot Pensée, qui embrasse toutes les Facultés et les operations de L’ame, (1. tr. 53.) et ne Considerant la Logique que Sous le rapport des regles qu’elle donne, pour diriger le raisonnement, L’une de ces facultés, certains Philosophes ont donné à la Logique Le nom de Dia­lectique, autre mot derivé aussi du grec, et Signifiant L’art de rai­sonner.



son Origine

 

3. Les premieres observations sur la maniere de raisonner, furent re­cueillies par les Grecs ; et comme cette nation aimoit à voir improviser des discours, et Soutenir le Pour et le contre, Sur toute espece de matieres, les Sophistes, pour Flatter ce Goût, chercherent moins à etablir des regles sures, qu’à inventer un systeme d’execution, qui Se pretât egalement aux besoins de toutes les opinions, et avec lequel on pût disputer, Sans Jamais |[278] demeurer court ; Ensorte que la Logique ne fut au fonds qu’un art de mots souvent Vides de Sens, et uniquement propres à cacher L’ignorance de ceux qui s’en servoient.



sa Régéneration

 

4. Que la Logique ait eû de tels Commencements, on peut ne pas en etre etonné : L’interet qui guida les inventeurs, ?? /devoit/ nécéssairement Corrompre leur ouvrage ; dailleurs les premiers essais de l’esprit humain, en tout genre, ont Toujours presenté de grandes imperfections ; mais on ne Voit pas Sans surprise, que la Logique ait Traversé une Longue suite de Siecles, et qu’elle soit arrivée à celui de Descartes, avec les Vices de Son origine.


auteurs qui l’ont Perfec­tionnée.

 

5. Ce Philosophe etablit les vrais principes du Raisonnement, et sa methode donna naissance à l’excellente Logique de Port Royal, ouvrage qui Conserve toujours sa reputation ; mais qui Cependant laissa subsister dans les Ecoles, le respect qu’on y portoit aux absurdes et ridicules poin­tilleries de L’ancienne Logique. la vie[i]lle methode survecut non seule­ment aux coups que lui Porterent les immortels Ecrits de Descartes, d’Arnaud, de Loke, |[279] de Mallebranche et de Dumarsais ; mais encore à ceux beaucoup plus Forts, qu’elle reçut de Condillac ; et l’on peut dire que L’ancienne Logique, quoique très decriée, a autant duré que les Abus dont la Revolution a delivré la France.


Necessité d’une Logique Com­parée

 

6. La Pluspart des hommes instruits qui existent aujourd’huy, ayant été forcés d’apprendre le barbare Jargon de cette ancienne Logique, c’est une necessité pour les nouvelles ecoles, d’en faire connoitre à la génération qui S’eleve, au moins les principales expressions : afin qu’elle puisse Communiquer avec ceux à qui L’habitude a rendu l’ancienne nomen­clature trop familiere, pour qu’ils puissent ne plus s’en Servir, et afin que dailleurs on Puisse Lire les bons auteurs qui ont ecrit sur cette matiere, et qui, pour ne pas déprevenir, en frondant L’usage reçu, ont employé les Termes Consacrés par leurs predecesseurs. passés par ces Grands motifs d’utilité, nous devions faire de ce Traité une Logique comparée ; et C’est ce que nous avons essayé.


Division du traité

 

7. En Considerant avec un peu |[280] d’attention, les differentes Sortes d’operations dont L’entendement est Susceptible, on trouve Que les prin­cipaux vices de ces operations peuvent venir de quatre Sources : 1.o de ce qu’on ne Se fait pas des idées exactes ; 2.o de ce qu’en les Suppo­sant Sans defaut, on en porte des Jugements Vicieux ; 3.o de ce que de Jugements vrais, on en deduit qui ne le sont pas, C. à. d. de ce qu’on fait de mauvais Raisonnements ; 4.o enfin de ce qu’on ne met pas ses idées, ses Juge­ments et Ses Raisonnements dans un ordre Convenable. L’art qui apprend à regler les operations de L’entendement, Se divise donc Natu­rellement en quatre Parties, à raison de ces quatre especes de defauts qu’il doit pre­venir ou Corriger, et nous Suivrons Cette division.